• Bordeaux a remporté le Trophée des Champions en battant l'Olympique Lyonnais à l'issue de la séance des tirs au but (0-0, 5 tab à 4).Les Marine et Blanc remportent cette compétition pour la première fois et mettent fin à l'hégémonie rhodanienne qui durait depuis six ans.

    BORDEAUX - LYON : 0-0 (5 TAB à 4)

    Le temps d'un instant, Ulrich Ramé semble décontenancé, stupéfait. En voyant s'envoler le penalty de Cris, au terme d'une séance de tirs aux buts haletante et improbable, le portier girondin vient de voir un monde de certitudes voler en éclats. Celle d'une hégémonie rhodanienne qui semblait indéboulonnable dans le Trophée des champions depuis 2002. Celle d'un champion auteur du doublé Coupe-Championnat qui aurait dû s'imposer face à son dauphin de l'an dernier, trop souvent cantonné au rôle d'outsider. Mais même décontenancé, Ramé n'a pas boudé pas son plaisir, d'autant que l'exploit est majuscule et la saveur inédite. Bordeaux remporte là un Trophée des Champions sans avoir décroché de sésame l'an dernier, effaçant son échec de 1999. Par cette victoire, il contribue peut-être à ouvrir une nouvelle ère.

    Au coeur de l'été lorsque la tourmente du mercato bat son plein, l'ogre lyonnais avait l'habitude d'envoyer un message à ses adversaires à mi-chemin entre efficacité, domination et stabilité. Cette fois, les Gones ont clairement trébuché, hoqueté durant quatre-vingt-dix minutes, même s'il a fallu attendre les tirs au but pour voir leur hégémonie brisée. Sans six joueurs majeurs (Juninho, Mensah, Fabio Santos, Ederson, Keita et Fred), les hommes de Claude Puel ont peiné à trouver de la cohésion, à résister à la déferlante girondine au milieu, portée par ses deux recrues de choix Gouffran et Gourcuff, et à mettre Benzema, seul en pointe, dans de bonnes dispositions. A l'exception d'un débordement de la droite digne d'un international (15e) et d'une frappe croisée au-dessus (65e), jamais la perle lyonnaise n'a pesé dans la balance. Pas plus que Pjanic, la recrue messine, sur lequel on fondait peut-être trop d'espoirs. En définitive, seul Lloris, en digne successeur de Coupet, a frappé les esprits.

    Lloris, héros malheureux

    A lui seul, il a failli permettre à Lyon de décrocher son septième titre, sauvé par sa barre sur une frappe d'Henrique (19e), inspiré sur les têtes de Gourcuff (37e) et Chamakh (39e) et magistral sur une frappe enroulée du même Chamakh volant vers la lucarne (51e). Lors des tirs au but, ses réussites sur Cavenaghi et Bellion auraient dû donner aux Lyonnais un avantage définitif. Mais il était écrit que l'histoire du Trophée des Champions, jusque-là bien récurrente, prendrait un nouveau virage. Même dominé, Lyon avait l'habitude de gagner. Là, il a craqué.

    L'échec de Govou a marqué un tournant, celui de Grosso qui aurait pu achever le septennat, a été une désillusion et celui de Cris le coup de grâce. A une semaine de la reprise du championnat, il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions. Entre un Bordeaux à l'effectif stable et bien rôdé et un Lyon perturbé par les blessures et encore dans l'attente d'une bonne mayonnaise avec sa pléthore de recrues, la différence a été parfois criante. Une chose sûre, pour aller au bout décrocher un huitième titre, Lyon devra serrer les dents et ressortir ses griffes.

    LA DECLA : Laurent Blanc (entraîneur de Bordeaux)

    "On est très satisfait de cette victoire. De l'état d'esprit, et notamment de notre première mi-temps de grande qualité, de très bonne facture. Elle montre que les joueurs sont en train de digérer la lourde préparation qu'on a faite. Même si ce soir les deux équipes n'étaient pas encore au top physiquement et tactiquement, mais c'était intéressant de se mesurer à une très bonne équipe qui domine le football français depuis un bon moment. Donc c'était plus qu'un match de préparation, et dans les premières journées, physiquement cela peut nous servir. Le fait de l'avoir gagné donne du moral, cela donne de la confirmation à tous les efforts que l'on a pu faire depuis la reprise. Mais ce match-là, pas plus que la saison dernière, ne nous donne aucun droit pour le championnat. Je sais que vous, la presse, vous chargerez de trouver d'autres significations à cette victoire. Mais Lyon reste le favori à sa succession, et j'espère qu'il y aura non pas une, mais trois, quatre ou cinq équipes qui rivaliseront avec Lyon, et que Bordeaux en sera".

     

    TIRS AU BUT
     
    Lyon -Bordeaux
     


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